Le monde ludique actuel est un monde dans lequel des centaines de jeux voient le jour chaque année. Côté chiffres, le plus grand salon du jeu, le salon d’Essen en est un bel exemple avec 1000 jeux présentés en 2014 contre 863 en 2013 et 600 en 2009. C’est beaucoup.

Beaucoup trop pour un public de plus en plus nombreux mais qui doit désormais faire des choix et se reporte souvent autour des mêmes boîtes qui « font le buzz ».

Il y a quelques années, un amateur éclairé pouvait acheter tous les jeux qui correspondaient à ses goûts. Aujourd’hui, le joueur qui souhaite compléter sa collection avec les perles rares doit faire face à un défi à part entière : il doit faire le tri, tester les jeux au travers des associations ou ludothèques, être attentif à ce qui s’échange sur les blogs ou sites (avis, tests…), vivre en live le salon d’Essen pour écouter la rumeur avec l’espoir de ne surtout pas rater LE jeu du salon que tout le monde s’arrache et qui se retrouvera très vite en rupture.

Au milieu de tout ce foisonnement de jeux de société dits  « modernes », les auteurs et éditeurs sont en quête de renouveau afin que leur jeu ne passe pas inaperçu aux yeux du monde ludique.

L’objectif pour se démarquer n’a plus de limites, il faut être original !!!

Et l’originalité prend des proportions de plus en plus grandes à mon sens, elle va crescendo au fil du temps :

• Pendant des années, l’originalité d’un jeu tournait essentiellement autour de son mécanisme (jeu d’enchères, pose d’ouvriers, majorité, conquête, hasard, programmation…..).

• Nonobstant des jeux où la mécanique était bien huilée, les auteurs et les éditeurs se sont penchés sur de fortes thématiques, pour une immersion totale dans le jeu.

  

 

• Le matériel de qualité et de plus en plus beau (figurines, accessoires…) aide aussi à marquer le souvenir du joueur. L’idée ingénieuse a été, pour moi, d’élaborer un matériel original qui fera partie intégrante du mécanisme (la tour de Shogun ou Amérigo, la roue de Tzolk’in….).

 

 

 

 

• Puis, on s’est tourné vers l’esthétique du jeu et une place de plus en plus importante donnée aux illustrateurs. En effet, l’illustration et le graphisme sont devenus des critères prépondérants pour le public.

 

 

 

 

• Enfin, l’originalité du jeu s’achemine ces derniers mois vers l’apparition du virtuel au service du concret (avec un jeu de plateau qui s’allie à l’utilisation d’une application sur tablette ou smartphone comme le jeu Alchemists ou Le Monde de Yo-Ho).

 

 

 

 

 

 

Tant d’efforts sont déployés de la part de tous ces protagonistes du jeu de société pour plaire au plus grand nombre de joueurs que nous sommes !! Mais tout cela reste très subjectif puisqu’un joueur sera attiré par un jeu, sans savoir trop pourquoi d’ailleurs, alors que ce même jeu ne plaira pas à un autre joueur. Une sensation, un feeling, l’envie de le posséder, de le toucher et bien sûr, d’y jouer ……